L'Allocation temporaire d'attente (ATA) était une aide financière destinée à certaines catégories de personnes en situation précaire, comme les demandeurs d'asile, les anciens détenus, ou encore les expatriés de retour en France. Depuis sa suppression en 2017, cette allocation a été remplacée par d'autres dispositifs visant à accompagner les personnes concernées dans leur réinsertion sociale et professionnelle. Cet article vous explique en détail quel dispositif a pris le relais de l'ATA, quelles sont les conditions d'éligibilité, et comment en bénéficier.
Qu'était l'Allocation temporaire d'attente (ATA) ?
L'Allocation temporaire d'attente (ATA) était une aide sociale instaurée pour soutenir les personnes en situation d'attente prolongée dans des démarches administratives ou de réinsertion. Elle concernait principalement :
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Les demandeurs d'asile : en attente de la décision de l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA) ou de la Cour nationale du droit d'asile (CNDA).
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Les anciens détenus : libérés après une longue peine de prison et en situation de réinsertion.
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Les expatriés rapatriés : français de retour après une expatriation dans certains pays en difficulté économique ou politique.
L'ATA permettait à ces personnes de bénéficier d'une aide financière pendant une période limitée, le temps que leur situation administrative ou professionnelle évolue.
La suppression de l'ATA : pourquoi ce changement ?
En 2017, l'ATA a été supprimée dans le cadre d'une réforme globale des dispositifs d'aides sociales. Le gouvernement de l'époque a estimé que cette allocation, bien que nécessaire, devait être remplacée par des dispositifs plus adaptés aux réalités économiques et sociales du moment. Cette décision visait à harmoniser les aides sociales et à les rendre plus efficaces, tout en simplifiant les démarches pour les bénéficiaires.
Le remplacement de l'ATA : quel dispositif pour les demandeurs d'asile ?
Pour les demandeurs d'asile, l'Allocation pour demandeur d'asile (ADA) a remplacé l'ATA. L'ADA est une aide financière destinée à couvrir les besoins de base des demandeurs d'asile pendant la durée d'examen de leur demande. Cette allocation est accordée sous certaines conditions, notamment la preuve d'un dépôt de demande d'asile en France.
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Montant de l'ADA : le montant de l'ADA varie en fonction de la situation familiale du demandeur d'asile et de son mode d'hébergement. Par exemple, une personne seule non hébergée dans un centre d’accueil peut recevoir un montant plus élevé que celle hébergée.
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Conditions d'éligibilité : pour bénéficier de l'ADA, le demandeur d'asile doit résider en France et avoir déposé sa demande auprès de l’OFPRA. En cas de refus d'hébergement en Centre d'Accueil pour Demandeurs d'Asile (CADA), le montant de l'allocation peut être réduit.
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Versement de l'ADA : l'ADA est versée mensuellement sur un compte bancaire ou via une carte de retrait. Elle cesse d’être versée dès que le demandeur d'asile obtient une réponse définitive à sa demande (accord ou rejet de l’asile).
Les dispositifs pour les anciens détenus
Depuis la suppression de l'ATA, les anciens détenus en réinsertion peuvent bénéficier d'autres dispositifs d'aides spécifiques :
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Le Revenu de Solidarité Active (RSA) : les anciens détenus peuvent demander le RSA, qui leur assure un minimum de ressources pour vivre. Le RSA est accordé sous condition de ressources et nécessite une inscription auprès de Pôle emploi ou la participation à un parcours d’insertion.
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L'Aide au Retour à l'Emploi (ARE) : sil'ancien détenu a travaillé avant son incarcération, il peut avoir droit à l'ARE, qui est une allocation chômage versée sous certaines conditions.
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Les dispositifs d'accompagnement à la réinsertion : plusieurs associations et services de l’État proposent des programmes de réinsertion spécifiques aux anciens détenus, incluant un soutien psychologique, une aide à la recherche d’emploi, et un accompagnement social.
Les aides pour les expatriés rapatriés
Les Français expatriés de retour en France après une expatriation dans un pays en difficulté peuvent bénéficier du RSA ou d’autres aides selon leur situation personnelle. Cependant, le dispositif de l'ATA n’a pas été remplacé par une aide spécifique pour cette catégorie.
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Le RSA : comme pour les anciens détenus, les expatriés rapatriés peuvent demander le RSA sous condition de ressources. Ce dispositif leur permet de bénéficier d’un soutien financier le temps de se réinsérer en France.
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Les aides au retour en France : certaines aides peuvent être accordées par les consulats français avant le retour en France, notamment pour financer le voyage ou faciliter la réinstallation.
Comment faire une demande pour ces dispositifs ?
Les demandes pour bénéficier des dispositifs remplaçant l'ATA se font principalement auprès de la CAF (Caisse d'Allocations Familiales) pour le RSA, et de l’OFII (Office Français de l'Immigration et de l'Intégration) pour l'ADA.
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Demande d’ADA : pour demander l'ADA, les demandeurs d'asile doivent se présenter à l’OFII, qui vérifiera leur éligibilité et leur remettra une attestation à présenter lors de la demande d'allocation.
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Demande de RSA : le RSA se demande auprès de la CAF, par dossier ou en ligne. Les demandeurs doivent fournir des justificatifs de leurs ressources et de leur situation familiale.
Le rôle des associations et des dispositifs d’accompagnement
De nombreuses associations jouent un rôle crucial dans l’accompagnement des personnes qui auraient autrefois bénéficié de l'ATA. Elles offrent un soutien administratif, social, et parfois financier, pour aider ces personnes à s'insérer ou se réinsérer dans la société française.
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Associations pour les demandeurs d'asile : plusieurs ONG et associations, comme France Terre d’Asile, proposent un accompagnement pour les démarches administratives, l’hébergement, et l'intégration des demandeurs d'asile.
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Soutien aux anciens détenus : des associations comme Emmaüs ou l’ANVP (Association Nationale des Visiteurs de Prison) accompagnent les anciens détenus dans leur parcours de réinsertion, en leur proposant des logements temporaires, une aide à la formation, ou des ateliers de réinsertion professionnelle.
Les critiques et les défis des nouveaux dispositifs
Malgré les nouvelles aides mises en place pour remplacer l'ATA, certaines critiques émergent. Les associations et les bénéficiaires soulignent souvent la complexité des démarches, la lenteur des versements, ou encore l’insuffisance des montants alloués pour couvrir les besoins essentiels.
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Complexité administrative : les démarches pour obtenir les nouvelles aides peuvent être longues et complexes, ce qui décourage parfois les personnes les plus vulnérables. De plus, la transition entre l'ATA et les nouveaux dispositifs a laissé certains demandeurs d'asile et anciens détenus sans soutien temporaire.
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Insuffisance des montants : le montant de l'ADA ou du RSA est parfois jugé insuffisant pour vivre dignement, surtout dans les grandes villes où le coût de la vie est élevé.
Conclusion :
La suppression de l'ATA a marqué un tournant dans la gestion des aides sociales en France. Les dispositifs qui ont remplacé cette allocation visent à mieux s’adapter aux besoins des personnes en situation de précarité, même si des améliorations restent nécessaires. Il est essentiel pour les bénéficiaires potentiels de bien se renseigner sur leurs droits et de s'entourer de professionnels ou d’associations pour naviguer dans ces démarches complexes. Les nouvelles aides, bien que différentes de l'ATA, offrent un soutien indispensable à ceux qui en ont le plus besoin.